Les retrouvailles

Sur les quais du bord du lac de Vienne, je vois arriver au loin le dernier ferry de la journée. A son bord officie Schumi en tant que matelot. Avec d’autres comparses nous avons été moniteurs de voile pendant plusieurs saisons. Le ferry n’est maintenant plus qu’à quelques encablures et entame sa manœuvre de port. Aujourd’hui débarqués ici et là, nous nous voyons moins, mais la passion de la voile et tous nos moments partagés continuent de nous unir. Les amarres sont jetées, les passagers débarquent et remontent le quai. Et si au hasard de la vie, il nous arrive de se croiser, les retrouvailles sont toujours un plaisir. Tout comme aujourd’hui, lorsque Schumi vient à ma rencontre avec un grand sourire. Ni une ni deux, après avoir posés les affaires, nous voilà parti pour une petite nav sur le lac. Le Jura nous contemple glisser sur l’eau poussé par une légère brise, le crépuscule nous enveloppe peu à peu,...
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Un nouveau continent: l’Europe

Après deux jours et demi de traversée, me voilà de retour sur le vieux continent. Ce n’est pas encore la fin du voyage, mais chaque kilomètre me ramène maintenant inexorablement à la maison et rend mon retour un peu plus tangible.  L’appréhension du retour commence à se faire sentir, les questions se bousculent, les réponses restent fugaces, et les certitudes une chimère. Une chose est certaine, je suis curieux de découvrir ce continent qui est le mien, le regarder comme si je ne l’avais jamais vu. Après neuf mois de voyage, j’espère enfin avoir laissé derrière moi préjugés et illusions et pouvoir le vivre et le ressentir tel qu’il est, et non pas tel que je l’imagine ou l’espère. Cette Europe, je l’appréhende autant que je suis heureux de la découvrir. Pour l’heure, je commence par découvrir la magnifique ville d’Odessa. Les quelques ukrainiens que je rencontre me disent que l’Ukraine n’est pas l’Europe et Odessa encore moins l’Ukraine. Cette ville...
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L’Azerbaïjan et mon retour en Géorgie

Un défilé de plateformes pétrolières nous accueille alors que nous approchons du port d’Alat à soixante-dix kilomètres de Bakou. Avant de nous y rendre, Michael et moi nous rendons au sommet d’un volcan de boue pour passer la nuit et fêter dignement notre arrivé au Caucase en profitant de la vue et des deux bouteilles de vin azéri que nous venons d’acheter. Le spectacle est incroyable avec ses cheminés de boue transperçant le sol et cette mare de boue dont la surface est troublée par le gaz venu des profondeurs. C’est bien trop tentant, et nous nous offrons un bain de boue digne des meilleures thalassos et bien moins cher. Le lendemain encore couvert de boue, nous faisons une halte à la réserve de Qobustan, un site occupé depuis l’Age de bronze avec de très beau pétroglyphes.   A Bakou, l’ambiance est route autre et nous retrouvons la frénésie des métropoles. Grâce à l’exploitation du pétrole, la capitale azérie est riche et...
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Le kazakhstan

Avant de passer au Kazakhstan, je fais une nouvelle halte à Bichkek où je retrouve René et Jenny, deux voyageurs à vélo que j’ai eu le plaisir de rencontrer à Karakol. Ils vont rester au Kirghizistan encore quelques semaines et laisser les vélos au repos pour quelques treks en attendant que la fameuse route du Palmir au Tadjikistan (la Mecque des routes d’altitude pour les cyclotouristes) soit enfin praticable. Notre rencontre fût finalement assez brève, mais comme à chaque rencontre avec d’autres voyageurs, motivés par les mêmes désirs et aspirations, ce sont deux compagnons que je laisse derrière moi. A peine la frontière passée, je m’arrête au café. Le propriétaire, un énergique jeune homme de soixante ans, me montre avec enthousiasme son sidecar Oural. La mythique moto soviétique à transmission par cardan est capable d’affronter les conditions extrêmes des steppes et de la Toundra. Et je ne saurai mieux exprimer l’impression de robustesse qu’elle dégage que Sylvain Tesson qui déclara lors...
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Encore un peu plus vers l’est; la vallée de Fergana et le Kirghizistan

Frustré de n’avoir finalement que peu échangé avec les personnes rencontrées lors ma visite du pays en taxi collectif et en train, je suis ravi de me remettre en selle. Avant d’entrer au Kirghizistan, je traverse la vallée de Fergana. Cette vallée est plus un immense plateau agricole où le fameux coton ouzbek est cultivé. Outre l’assèchement de la Mer d’Aral due à l’irrigation des cultures, le travail des enfants au moment des récoltes a longtemps été une triste réalité. Mais heureusement la situation s’améliore puisque les enfants sont maintenant de plus en plus remplacés par des travailleurs « volontaires » recrutés de force. Au point où l’embargo sur le coton ouzbek a été levé par l’Union Européenne en 2016. Outre le coton, des soieries sont aussi présentes dans la vallée où sont tissées des étoffes dans un style très particulier appelé Ikat (les fils sont teintés de différentes couleurs avant d’être tissés). Après cinq jours dans la vallée de Fergana, je suis encore...
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Au bout de la route?

Enfin arrivé à Tachkent, ma priorité absolue est d’obtenir mon visa pour la Chine. Je me rends en premier lieu dans une agence de voyage réputée pour obtenir facilement les visas chinois. Ils m’annoncent que malheureusement ils ne peuvent plus faire les démarches pour les étrangers. Le mieux est donc de me rendre directement à l’ambassade, qui est à l’autre bout de la ville. Le directeur de l’agence me trouve un taxi et fait comprendre au chauffeur de ne pas lambiner en chemin, car l’ambassade ferme dans moins de trois quart d’heure. Arrivé devant les grilles quinze minutes avant la fermeture, le garde me refuse l’entrée. Mais à force d’insister, il me laisse finalement entrer. Au guichet, une employée m’annonce que, depuis le mois de janvier, une nouvelle directive de Pékin n’autorise la délivrance des visas que pour les résidents en Ouzbékistan. La nouvelle me fait l’effet d’un uppercut. Et c’est sonné que je décide de passer à l’ambassade de...
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L’Ouzbékistan et les cités mythiques de la Route de la Soie

Par le hublot, j’aperçois les hauts sommets enneigés du Tadjikistan. Mais une fois au sol, j’ai la très agréable surprise d’être accueilli par une douce température. Devant être en Ouzbékistan le lendemain, je n’ai pas le temps de traîner. Je remonte sur mon vélo et me voilà sur la route pour parcourir les 70 kilomètres qui me séparent de la frontière. Le paysage est magnifique et les gens sont très sympathiques. C’est une vraie frustration de ne pouvoir rester plus longtemps dans ce pays. Mais je n’ai que trente jours pour visiter l’Ouzbékistan et ses fameuses cités de la Route de la Soie, tenter d’aller voir ce qui reste de la Mer d’Aral et obtenir le visa pour la Chine. Je suis donc pressé par le temps et le refus que j’ai essuyé pour le visa Turkmène me rappelle qu’il pourra en être de même pour la Chine. Le 10 février au matin, je m'avance dans le poste frontière. Passer la frontière...
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