3041 KM. 45H de train. 9 changements, 48h de transit. 5 sacoches et un sac à dos pour 30 kg d’équipement, un vélo, et quelques euro de bakchich.

Voilà quelques chiffres qui résument mon trajet en train Paris Istanbul qui m’a pris 3 jours et 4 nuits.

Pourquoi  donc avoir pris le train plutôt que l’avion qui aurait été 10 fois plus rapide et 3 fois moins cher ? Mais pour le plaisir voyons !

Pour le plaisir et le luxe de perdre son temps quand d’autres courent après. Le plaisir de voir défiler les paysages de la campagne alsacienne,des forêts de Bavière et du Tyrol, des sommets enneigés de Roumanie, de voir défiler les frontières belles et majestueuses comme le Danube, sombres et tristes comme les barbelés entre la Bulgarie et la Turquie, entre l Europe et le reste du monde.

La Roumanie
Le Danube
La frontière entre la Bulgarie et la Turquie

Pour se dire que ces quelques heures de trajet supplémentaires est une modeste contribution pour la planète qui a permis d économiser 300 kg d émissions de CO2

Pour les rencontres éphémères sur le quai, dans la queue en attendant de se faire égueuler par une guichetière peu aimable, ou dans un wagon aux sièges enfoncés par des années de services.

Et surtout pour prendre le temps de vivre ce départ, ressentir ce bouquet d’émotions confuses entre excitation de la découverte, peur de l’inconnu, et la tristesse de s’arracher à ceux qui vous aiment. Cela laisse le temps de sentir une nouvelle existence poindre doucement tandis que l’ancienne s’éloigne déjà.

Toute la famille Cyclo-Feet dans un des derniers trains avant la Turquie

Durant ces quelques heures de train j’ai mis le doigt sur le paradoxe du train. Réputé moins stressant que l’avion, il peu aussi être extrêmement stressant  lors des correspondances et c’est d’autant vrai avec 30 kg à trimbaler, un vélo à démonter, et un contrôleur qui ne veut pas vous laisser monter avec.  Mais une fois installé et le souffle repris, un sentiment de béatitude nous submerge rapidement bercé par les claquements des roues sur les rails et hypnotisé par le paysage qui défile. Alors qu’en avion même une fois installe, il reste le stress du décollage et de l’atterrissage et surtout de la nourriture que la compagnie va vous servir.

Alors qu’il me fallut  que 4 changements pour rallier Bucarest, il m’en fallut 5 de plus pour atteindre Istanbul. J’en profite pour ceux qui seraient tente par l’expérience qu’il est plus avisé de passer par Sofia. A partir de Bucarest, chaque train, qui devait être le dernier, n’était en fait qu’un énième train qui devait me mener au dernier tronçon. Mais après 4 trains et un bus, Istanbul enfin. Le voyage commence!

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